Palmarès Concours de Poésie 2015
1er Prix :
Demander aux pendus
Eperdus revenants.
Se perdre pendant
Tous ces questionnements.
Si demain vaut la peine,
La peine d'être vécu.
Sous la toile du jour,
Nous réclamons notre dû.
Aujourd'hui se lever.
Pourquoi ? Pour quoi ?
Pour toi compter.
Perdre et recompter.
Savoir ce qu'il peut bien rester.
Plus ou moins que la veille
Agir, sans tête.
Compter, sans rêve.
Mes rêves s'entêtent.
Périr, sans trêve
Demander aux vivants,
S'ils le sont vraiment.
Se perdre pendant
Tous ces questionnements.
Croire à ces flammes bruyantes que de main tend à faire taire.
Jeter l'huile sur le feu et réveiller les volontés assourdies.
Taguer ces murs de nos petits bouts de chemin.
Marquer ces cœurs de nos mots suintants d'espoir.
Mais, souris, ça n'est que la fin de ta première vie.
Victor Gardin
2ème Prix :
Un paysage aride de rouille
« Mourir de désir pour toi »
Roses désertiques stériles
Sable rouge et chaud bouge
« Ondulations de ton silence »
Exquise source s'assemble
Rassemble dans cette cage d'Enfer
« Douce prison, souffle mes mèches »
Comme la flamme s'embrase
Les masses aqueuses absorbent la clarté
Et scarifient la montagne espagnole
Roche rêche sinueuse mais
Les miroirs se rassemblent et un corps
Emerge Nuage clair filtre
Du bleu pâle et encore
La transparence trouble m'émeut
Femme d'eau
« Viens boire ma peau »
Fille de l'eau intouchable
Le soleil frappe tes courbes scintillantes
Et explose dans mes pupilles conquises
Cristallisation
Oasis d'inspiration, désir
Tes cheveux en cascade
Coulent entre mes doigts
Ta peau de rosée transie,
Ton odeur brumeuse et fraîche
Ta chair souple et meuble
Comme la terre amazonienne
Apaisent l'abrasiveté du désert
Tes yeux de cristal nucléaire
Et tes seins éclatants comme l'aube
Brisent en deux la pierre
Dans la faille rousse et chaude.
Décors coupés de destruction plate
Où tu demeures comme la neige éternelle
Dans l'altitude glacée, libération
Telle l'étoile perdue, encore
Que je glisserai contre moi
Comme un glaçon d'extase le long de mon dos.
Clara Fourcade
3ème Prix :
Sonnez pour mon Aile-Haine !
Aux cloches de mon cœur
Le blond manteau fougueux de la folle jeunesse Soir après soir vieillit, s'use discrètement... Tombe en lambeaux soudain ! Laissant dans la détresse Mon cadavre prédit et ton corps écumant : Ame désespérée de la morte jeunesse !
Il nous faut, mon amour, pour éviter cela (Est-il possible tout du moins d'en faire preuve?) Grand courage. Et surtout, pour ne point être las, Temps et tant de pensées qui, de loin, nous émeuvent... De les approfondir il est juste question : Vivre est pousser plus loin toutes nos émotions !
Allons, parlons, parlons, de l'aurore au sommeil ! Ensemble dessinons notre propre chemin Vers les clartés de l'âme aux étoiles vermeilles Ces étoiles brouillant l'espoir des lendemains... Lieux délicieux et doux où l'esprit se détent Où profitant de tout et jamais regrettants Les rires s'écarquillent et ne sont plus fatals : Amoureux d'un nuage, épris d'un coup de vent ! Soudain l'oeil s'éclaircit, les consciences en métal Respirent avec lenteur ce silence émouvant.
Et tu vis tout à coup ! Oui, je vis ! Incroyable ! Profitant pleinement d'une immense seconde. Enfin, désespérés, nos yeux dans ceux d'un diable, De bonheur remplissons ces minutes fécondes. Ce qui ne rivalise pas avec le temps Qui n'essaie pas en vain de garder sa jeunesse Peut se vanter sans honte d'être un vrai vivant : Les plus beaux sont ceux qui, à chaque instant, renaissent « Unir nos âmes dans l'harmonie d'un moment... »
Ils se soucient trop de ce qui n'existe pas Perçoivent seulement des miettes de beauté En passant, Les Pressés qui allongent le pas... Toute entité mérite d'être contemplée. Chose ou être vivant, c'est par eux qu'on apprit L'Art de s'émerveiller et l'Art d'être surpris.
Eponym Contrainte : accrostiche |