Printemps des Poètes

Palmarès Concours de Poésie 2015

Par STEPHANIE SEUZARET, publié le jeudi 11 juin 2015 15:33 - Mis à jour le jeudi 11 juin 2015 15:33

1er Prix :

 

 

Demander aux pendus

Eperdus revenants. 

Se perdre pendant

Tous ces questionnements.

 

Si demain vaut la peine,

La peine d'être vécu.

Sous la toile du jour,

Nous réclamons notre dû.

 

Aujourd'hui se lever.

Pourquoi ? Pour quoi ?

Pour toi compter.

 

Perdre et recompter.

Savoir ce qu'il peut bien rester.

Plus ou moins que la veille

 

Agir, sans tête.

Compter, sans rêve.

Mes rêves s'entêtent.

Périr, sans trêve

 

Demander aux vivants,

S'ils le sont vraiment.

Se perdre pendant

Tous ces questionnements.

 

Croire à ces flammes bruyantes que de main tend à faire taire.

Jeter l'huile sur le feu et réveiller les volontés assourdies.

Taguer ces murs de nos petits bouts de chemin.

Marquer ces cœurs de nos mots suintants d'espoir.

Mais, souris, ça n'est que la fin de ta première vie.

 

 

Victor Gardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2ème Prix :

 

Un paysage aride de rouille

« Mourir de désir pour toi »

Roses désertiques stériles

Sable rouge et chaud bouge

« Ondulations de ton silence »

Exquise source s'assemble

Rassemble dans cette cage d'Enfer

« Douce prison, souffle mes mèches »

Comme la flamme s'embrase

Les masses aqueuses absorbent la clarté

Et scarifient la montagne espagnole

Roche rêche sinueuse mais

Les miroirs se rassemblent et un corps

Emerge Nuage clair filtre

Du bleu pâle et encore

La transparence trouble m'émeut

Femme d'eau

« Viens boire ma peau »

Fille de l'eau intouchable

Le soleil frappe tes courbes scintillantes

Et explose dans mes pupilles conquises

Cristallisation

Oasis d'inspiration, désir

Tes cheveux en cascade

Coulent entre mes doigts

Ta peau de rosée transie,

Ton odeur brumeuse et fraîche

Ta chair souple et meuble

Comme la terre amazonienne

Apaisent l'abrasiveté du désert

Tes yeux de cristal nucléaire

Et tes seins éclatants comme l'aube

Brisent en deux la pierre

Dans la faille rousse et chaude.

Décors coupés de destruction plate

Où tu demeures comme la neige éternelle

Dans l'altitude glacée, libération

Telle l'étoile perdue, encore

Que je glisserai contre moi

Comme un glaçon d'extase le long de mon dos. 

 

 

Clara Fourcade

 

 

3ème Prix :

 

Sonnez pour mon Aile-Haine !

Aux cloches de mon cœur

 

Le blond manteau fougueux de la folle jeunesse

Soir après soir vieillit, s'use discrètement...

Tombe en lambeaux soudain ! Laissant dans la détresse

Mon cadavre prédit et ton corps écumant :

Ame désespérée de la morte jeunesse !

 

Il nous faut, mon amour, pour éviter cela

(Est-il possible tout du moins d'en faire preuve?)

Grand courage. Et surtout, pour ne point être las,

Temps et tant de pensées qui, de loin, nous émeuvent...

De les approfondir il est juste question :

Vivre est pousser plus loin toutes nos émotions !

 

Allons, parlons, parlons, de l'aurore au sommeil !

Ensemble dessinons notre propre chemin

Vers les clartés de l'âme aux étoiles vermeilles

Ces étoiles brouillant l'espoir des lendemains...

Lieux délicieux et doux où l'esprit se détent

profitant de tout et jamais regrettants

Les rires s'écarquillent et ne sont plus fatals :

Amoureux d'un nuage, épris d'un coup de vent !

Soudain l'oeil s'éclaircit, les consciences en métal

Respirent avec lenteur ce silence émouvant.

 

Et tu vis tout à coup ! Oui, je vis ! Incroyable !

Profitant pleinement d'une immense seconde.

Enfin, désespérés, nos yeux dans ceux d'un diable,

De bonheur remplissons ces minutes fécondes.

Ce qui ne rivalise pas avec le temps

Qui n'essaie pas en vain de garder sa jeunesse

Peut se vanter sans honte d'être un vrai vivant :

Les plus beaux sont ceux qui, à chaque instant, renaissent

« Unir nos âmes dans l'harmonie d'un moment... »

 

Ils se soucient trop de ce qui n'existe pas

Perçoivent seulement des miettes de beauté

En passant, Les Pressés qui allongent le pas...

Toute entité mérite d'être contemplée.

Chose ou être vivant, c'est par eux qu'on apprit

L'Art de s'émerveiller et l'Art d'être surpris.

 

Eponym

Contrainte : accrostiche